Grégory Maitre
J’interroge le travail de l’usure et de l’érosion, l’interstice de la disparition/émergence de l’empreinte, de la trace, du signe. Je travaille sur la nature des empreintes et l’expression de leur signe à travers le temps, dans l’instantanéité de leur capture photographique. Ces traces, laissées volontairement ou non, souvent dans un processus d’abandon, ont toutes une forme de vie autonome. Lorsque je les prélève, elles se comportent alors comme des entités arrachées à leur support, ce sont des sortes d’organismes en devenir-forme, en attente d’un nouveau territoire : décomposition/recomposition. Elles deviennent de possibles devenirs. En prélevant ces images, je produits des altérations, je commence à dénaturer leur sens, elles deviennent de possibles icônes, de matériau-images, d’entités en devenir, d’incertitudes en fragments.
La combinaison et la fusion de ces empreintes, sortes de superpositions de strates crée une forme de nouveau territoire, un organisme nouveau et autonome, une entité sous forme de vecteur. Il s’agit tout le temps de collisions, d’accidents intentionnels, de dissolutions, de fusions : les objets et traces résiduelles, leur confrontation et mélange avec leur contre-empreinte. Il s’agit donc également d’imbrication de processus, afin de faire émerger un territoire inédit, un possible incertain de ce que nous sommes.
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