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La mer monte toujours dans mes rêves
(extrait d’un livret © mo-h 2012)
Série « résiduelle » élaborée à partir de rêves récurrents.
Marchant dans les rochers, de nuit, la mer me rattrape et m’encerle, sans toutefois me mettre en danger. Elle m’oblige simplement à une ascension sans fin, les jambes dans une eau tiède et salée.
Ici je prends un point de vue surplombant sur la scène, que j’apprivoise. J’en exclue la figure, la mise en scène. C’est la lumière, le climat qui compte. Ce qui amène à la réminiscence.

Travailler à tâtons, au point d’interrogation, pour définir après, reconstruire a posteriori, fouiller dans la mémoire. Toucher des yeux.
L’image a plusieurs voix.
Articuler la photographie comme on chuchote, par bribes, souffles et retenues.
Scruter l’obscurité familière ou
étranger, s’arrêter à la frontière sur les filtres de la perception, s’empêcher de voir.
Entrer lentement.
Tomber en contemplation, se laisser happer par le temps, partir à sa recherche.
Vers l’intérieur, en repli, et dehors, entre les deux. A la recherche d’un lieu habitable.

mo-h/mona hubert

Depuis plusieurs siècles, nous sommes habitués à évoluer dans une tradition picturale qui oscille entre deux pôles matérialisme et transcendance. Mais il y aurait une troisième voie, plus trouble, plus ambigüe : celle où les images se heurtent à leur matérialité; celle ou la surface de l’image est en même temps le plan où elle se forme et ce qui nous sépare d’elle. {…}
Que photographie donc mo-h ? Quelques gouttes de pluie qui dévalent le long d’un pare-brise, les zébrures du paysage derrière la vitre du train, les reflets lumineux la nuit. Ca s’appelle «adieux», «Paris-Melun» ou encore «Prévisions». C’est impalpable, atmosphérique, presque rien, c’est -à-dire tout ce qui fait la nature d’un instant, d’un sentiment. Des impressions intimes, fugitives, quelque chose qu’on ne peut ni décrire ni retenir. Quelque chose qui n’appartient qu’à la photographie.

Bruno Dubreuil

Pour en voir plus : www.loeilvacant.net

 

 

 

 



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